Miscellanées d’odeurs

Marie Tijou, Éléphante, 29,7 x 21 cm, 2013. Dessin de la couverture du numéro 129 consacré aux odeurs (Juillet, août, septembre 2020).

Parfumée du Japon

Sei Shōnagon (v. 965‑v. 1013) est une femme de lettres japonaise du xe siècle. Elle était dame de compagnie de l’impératrice Fujiwara no Teishi. Elle composa Makura no sōshi (Notes de chevet) qui réunit des listes, des haïkus, des observations sur le monde dans lequel elle évolue.

18. Choses qui font battre le cœur

Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants. Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d’encens.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Un bel homme, arrêtant sa voiture, dit quelques mots pour annoncer sa visite.

Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse, au fond du cœur.

Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.

Notes de chevet, de Sei Shōnagen, traduction par André Beaujard (1966), Connaissance de l’Orient Gallimard / Unesco, 1985, p. 52.

Ces extraits littéraires sont proposés en supplément du numéro d’été de la revue (n° 129) qui évoque les odeurs, des neurosciences à l’histoire.

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