Entretiens avec Marie Pendanx
Marie Pendanx a utilisé l’observation participante afin de comprendre le phénomène des bandas dans les Landes. Alors qu’elle écrit sa thèse sur les cultures locales et identités, elle joue de la grosse caisse dans une banda à Pontonx et fait partie de la commission des fêtes populaires de Dax.
Grâce à une approche comparative, elle oppose le Sud-Ouest au Nord. Les traditions landaises sont bercées par une «culture de l’ici» : ceux qui quittent le territoire y reviennent au moins une fois par an pour les fêtes patronales. «L’ici exerce une force aimant.» À l’inverse, en Thiérache, la ruralité est industrialisée et donc en crise : les jeunes partent mais ne reviennent pas.
Marie Pendanx poursuit en opposant cette fois le Sud-Ouest et le Sud-Est. Deux régions bercées par une forte culture de la fête, aux influences espagnoles. Toutefois des différences existent. À Dax les férias sont populaires, on y trouve des bandas et harmonies. À Nîmes, ce sont des férias bourgeoises au modèle d’une Espagne andalouse, où l’apparence est importante, on y croise cette fois des peñas musicales et fanfares.
Marie Pendanx nous parle du malaise identitaire landais. En se rendant à la fête de la Pentecôte de Vic Fezensac, elle n’y voit pas de bandas mais constate davantage l’influence du Sud-Est, avec les fanfares par exemple.
Le phénomène bandas très présent dans les Landes vient combler un malaise identitaire. D’une part, c’est le seul département qui porte le nom d’une forme paysagère qui ne concerne pas l’ensemble de son territoire. Cela pose un problème pour une partie de la population qui n’arrive pas à se considérer landaise. D’autre part, la disparition de la langue locale, le gascon, causée par une rupture de transmission sous la III République, est également responsable de ce problème identitaire. L’emprunt des traditions espagnoles permet de combler ce vide culturel.
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