Du livre aux moutons

Portrait de Dominique Taurisson-Mouret. Photo : Louis Tissot, Clément Mommessin et Andrei Cherkasov

Dominique Taurisson-Mouret est ingénieure de recherche au CNRS, associée à l’Unité mixte de recherche Géolab (université de Limoges). Elle raconte son parcours de la chimie à la géographie.

Par Louis Tissot, Clément Mommessin et Andrei Cherkasov

« À l’époque, je ne voyais pas très bien ce que je pouvais faire en recherche. J’étais incertaine, comme beaucoup d’étudiants », se remémore Dominique Taurisson-Mouret. Cette affirmation peut paraître surprenante tant son parcours est marqué par la recherche académique.

Tout commence… par deux années en faculté de chimie à l’université de Limoges, puis Dominique Taurisson-Mouret décide de se réorienter en histoire car elle se rend compte que la chimie est pour elle « très très ennuyeuse ». Elle effectue alors cinq années d’études dans sa région natale, obtient son diplôme d’études approfondies (DEA), qui est l’équivalent du master actuel, et commence une thèse en histoire médiévale. Cependant, n’étant pas certaine de vouloir être enseignante-chercheuse, elle décide de se réorienter vers les métiers du livre, et passe avec succès le concours de bibliothécaire en livres anciens.

Sa carrière professionnelle débute à Limoges et se poursuit dans le sud de la France, à Nîmes. Malgré son épanouissement – « je pouvais lire tous les livres que j’avais envie de lire » – elle estime que les horizons de la fonction restent limités.

Un nouveau changement de voie est donc nécessaire : « J’ai passé le concours CNRS parce que je me suis aperçue qu’il n’y avait que la recherche qui m’intéressait. » Ainsi, après avoir réussi ce concours, elle devient ingénieure de recherche au Centre national de recherche scientifique où elle effectue de l’accompagnement à la recherche et des recherches en Histoire.

Son premier poste est au Centre d’étude du xviiie siècle à Montpellier où elle débute ses travaux historiques sur  « l’emprise française » dans le monde, plus spécifiquement en Russie et dans les pays de l’Est.

Après quelques années dans l’Hérault, elle rejoint les bords de la Méditerranée et l’Unité mixte de recherche (UMR) sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles (Shadyc) qui est devenue le Centre Norbert Elias. Au sein de ce laboratoire marseillais, elle croise son approche historique avec des chercheurs et chercheuses de disciplines variées (sociologie, anthropologie, etc.). Cette ouverture suscite un intérêt particulier chez elle et sera le fil rouge de la suite de sa carrière.

En effet, après la cité phocéenne, c’est à Montpellier qu’elle retourne confronter son approche historique à une autre discipline en rejoignant l’UMR Dynamiques du droit. Les dix années passées avec des juristes et historiens-juristes lui permettent d’aborder une nouvelle approche, cette fois-ci juridique, dans ses recherches en histoire.

Puis, l’envie de rentrer au pays se fait sentir. C’est à Limoges qu’elle décide de continuer son parcours en rejoignant Géolab. Ainsi en retournant sur ces terres d’origine, cela lui permet de confronter encore une fois son approche historique à une nouvelle discipline : la géographie !

La carrière de Dominique Taurisson-Mouret est ponctuée par différentes étapes dans plusieurs villes. Le cœur de sa recherche est une approche historique nourrie, au fil du temps, par des disciplines variées. « Je n’ai jamais travaillé dans un laboratoire où l’histoire était la dominante », ce qui résume parfaitement son parcours « assez tortueux ».

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