Alessandra Sarti, mathématiques et marathon

Alessandra Sarti, Université de Poitiers.

N’oubliez pas vos passions

Alessandra Sarti, professeure des universités et chercheuse en géométrie algébrique est une globetrotteuse du monde de la recherche. Au fil de ses différents postes occupés dans divers pays du monde, elle est devenue directrice du Laboratoire de mathématiques et applications (LMA) à l’université de Poitiers en 2016. Retour sur le parcours d’une femme inspirante qui a su gravir les échelons pour arriver à une fonction occupée par peu de femmes aujourd’hui.

L’Actualité. – Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ? Pourquoi avez-vous choisi d’étudier les mathématiques et plus spécifiquement la géométrie algébrique ?

Alessandra Sarti. – La liberté ! En arrivant le matin je suis libre d’organiser mes activités comme je le veux. De plus, la recherche me permet de voyager et de rencontrer différentes communautés. Enfin, le poste de direction que j’occupe actuellement m’ouvre beaucoup de possibilités et me permet de m’intéresser davantage aux travaux de mes collègues. Depuis mon enfance je suis attirée par les mathématiques.
Concernant ma spécialité qui est la géométrie algébrique, je la dois à un professeur que j’ai eu pendant mes années universitaires qui m’a encouragée à faire une thèse dans ce domaine.

Pourquoi avoir choisi Poitiers pour votre poste de professeur des universités ?

J’ai eu la chance de vivre dans plusieurs pays : en Italie jusqu’à mon master, puis avec le soutien d’un professeur, en Allemagne pour mon doctorat et post-doc. Après avoir obtenu mon HDR (habilitation à diriger la recherche), j’ai postulé à un poste de professeur des universités en France, en 2008. Le hasard a fait que je me suis retrouvée à Poitiers, du moment que je faisais des mathématiques, n’importe quelle localisation me convenait. La recherche n’a pas de frontière.

Le fait d’être une femme a‑t-il un impact sur votre vie professionnelle ?

Avant d’avoir un poste de direction, je n’ai pas vraiment ressenti de différence, que ce soit en Italie, en Allemagne ou partout où je suis allée. Mais depuis que je suis directrice du LMA, je m’aperçois que pendant les réunions il est parfois difficile pour une femme de se faire entendre.

D’après votre expérience, comment sont considérée les chercheuses dans d’autres pays ?

J’ai remarqué qu’il n’y a pas de lien entre le développement économique d’un pays avec la place des femmes dans la société. Par exemple, au Japon, j’ai ressenti qu’il y avait moins de confiance dans la capacité des femmes à occuper des postes à responsabilité. En revanche en Indonésie, elles occupent une place privilégiée dans la société.

Alessandra Sarti, Université de Poitiers.

Y‑a-t-il une personne qui vous inspire dans votre domaine ?

Claire Voisin, une mathématicienne qui a obtenu la médaille d’or 2016 CNRS. Chose rare pour une femme qui, de plus, s’occupe d’une famille de cinq enfants.

Auriez-vous un conseil à donner aux jeunes et plus particulièrement aux jeunes filles ?

De toujours croire en soi-même. De ne pas se laisser décourager même si parfois c’est dur.
N’oubliez pas vos passions. Ne perdez pas de vue vos objectifs. Pour les filles en particulier, ne vous censurez pas et ne laissez pas les autres vous dire que vous ne pouvez pas le faire.

Auteurs

Roy Jamil est doctorant en troisième année à l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique. Sa thèse s’intitule : «Un environnement unifié pour le développement sur puce à coeurs asymétriques.»

Julien Margraff est doctorant en troisième année à l’École nationale supérieure des ingénieurs de Limoges, sa thèse s’intitule : “Perception et navigation de systèmes complexes“

Ishaq Zouaghi est doctorant en troisième année à l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique. Sa thèse s’intitule : «Échantillonnage intelligent des Big-Data pour une évaluation efficace des Requête.»

Vincent Mussot est doctorant en deuxième année au Lias (Laboratoire d’informatique et d’automatique pour les systèmes). Sa thèse s’intitule : «Estimation en temps réel du niveau d’adhérence pneu/chaussée prenant en compte l’évolution des caractéristiques des pneumatiques et de la chaussée en usage réel».

Dang Truong Mac est doctorant en troisième année au laboratoire Xlim à Limoges. Sa thèse s’intitule: “Cryptography basée sur le métrique rang.”

Ces articles ont été écrits dans le cadre d’une formation à l’écriture journalistique de l’École doctorale Sismi (Sciences et ingénierie des systèmes, mathématiques, informatique) de l’Université de Poitiers, avec le soutien de l’Université confédérale Léonard de Vinci (Comue).

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