Alessandra Sarti, mathématiques et marathon
Alessandra Sarti, originaire de Ferrara, ville du Nord-Est de l’Italie revient sur son parcours dans le monde de la recherche. Elle nous explique comment son amour pour les défis l’a amenée à étudier les mathématiques.
Son parcours dans le monde de la recherche commence dans son pays natal. Là-bas, son intérêt pour les mathématiques se développe durant ses années de collège, au contact de ses différents professeurs. En parallèle de ses études, Alessandra s’adonne à son autre passion : la course à pied. Ses deux centres d’intérêts peuvent sembler éloigné à première vue mais pour Alessandra, les mathématiques et la courses à pied ont de nombreux points communs : «Pour réussir dans les deux domaines, il faut beaucoup d’efforts : résoudre un problème mathématique, c’est comme un marathon, il faut beaucoup de travail pour arriver au résultat souhaité.»
Alessandra Sarti est donc une femme de défis, c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquels elle a choisi d’étudier les mathématiques : «C’est difficile, parfois on bloque mais on retire une satisfaction extraordinaire quand on arrive à trouver la solution du problème.»
Sa passion pour les mathématiques ne s’étiolant pas au fil des années, c’est tout naturellement qu’elle décide de se lancer dans un master de mathématiques. Durant ses premières années universitaires, elle fait la connaissance d’un professeur de géométrie algébrique qui renforce son désir de recherche et lui donne l’envie de se spécialiser dans ce domaine.
La mathématicienne, désireuse de voyager et d’assouvir son envie de recherche, fait le choix de poursuivre ses études par un doctorat en Allemagne. Là-bas, elle étudie les surfaces algébriques de degrés supérieurs. Avec une thèse intitulée : Pencils of symmetric surfaces in P3, elle cherche à déterminer le nombre de points particuliers dans des surfaces algébriques de degrés supérieurs. Pour expliquer sa thèse, elle donne un exemple : «Dans un cône, il y a un point qui a des propriétés mathématiques particulières, le sommet. L’idée de la thèse est de déterminer le nombre de points aux propriétés similaires au sommet d’un cône, mais sur des surfaces algébriques de degré supérieur.»
C’est à ce moment qu’elle nous dévoile avec fierté qu’elle a trouvé une surface de degré 12 possédant 600 nœuds (points particuliers), surfaces qui portent son nom, les « Sarti surfaces ».
À la suite de sa thèse, elle continue pendant quelques années son parcours dans le monde de la recherche en Allemagne, où elle passe avec succès son HDR (habilitation à diriger les recherches), ce qui lui permet de postuler à un poste de professeure des universités en France. En 2008, elle s’installe à Poitiers au LMA (Laboratoire de mathématiques et applications) où elle continue ses recherches en géométrie algébrique. Elle y développe de nombreuses collaborations en France et à l’étranger. C’est ainsi qu’elle donne des cours et présente ses travaux lors de conférences dans de nombreux pays comme le Chili, la Corée, le Japon ou encore l’Indonésie.
En 2016, elle devient directrice du LMA, où en plus de ses travaux de recherche et de ses activités d’enseignante, elle prend de plus en plus de responsabilités dans la gestion de personnel. Ainsi, cette chercheuse en géométrie algébrique est une femme accomplie qui a su relever les défis nécessaires pour faire de sa passion pour les mathématiques son métier. Pour arriver où elle en est, elle nous rappelle qu’il faut «toujours croire en soi-même, ne pas se décourager ni se censurer et ne pas perdre de vue ses passions».
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