Jeanne Riveron – photos du château d’Oiron
Par Grégory Vouhé
Jeanne Riveron est née le 15 septembre 1888 à Oiron au domicile de son grand-père Auguste Dubois. Son père, Louis Camille, est alors âgé de 51 ans ; il est chef de bataillon au 135e RI, chevalier de la Légion d’honneur. Sa mère, Marie Valérie Juliette Dubois, âgée de 29 ans, est sans profession. Ils habitent ensemble à Angers. Les témoins de sa naissance sont Auguste Dubois, aïeul maternel, 60 ans, propriétaire, demeurant au bourg d’Oiron et Henri Dubois, oncle maternel, 58 ans, aussi propriétaire, demeurant pareillement à Oiron. Elle s’est mariée le 31 janvier 1911 à Angers avec Augustin Félix Rigaud. Elle est décédée à Thouars le 2 mars 1973.
Jeanne pratique la photographie dans sa jeunesse, à l’époque où son oncle maternel, Noël Dubois (1866–1932), est maire d’Oiron (1904–1918). Aujourd’hui âgée de 97 ans, sa fille se souvient que Jeanne a reçu son appareil photo (perdu, hélas) à 18 ans, pour son brevet. Ses premiers clichés remontent donc à 1906. Elle en effectue elle-même les tirages. Jeanne photographie les siens – parfois déguisés –, les animaux de la ferme, en particulier les vaches, le château et l’église d’Oiron. Deux photos de décors du château sont datées d’août 1912.
Les photos de Jeanne Riveron comptent parmi les plus anciennes connues des intérieurs du château. Autour de 1884, Jules Robuchon (1840–1922) avait pris une vue de l’extrémité de la galerie Renaissance, et une plus rapprochée de la cheminée, tandis que Médéric Mieusement (1840–1905) en réalisait une autre pour l’administration des Beaux-Arts, accompagnée de cinq photos de l’appartement du roi, reproduites en 1906 par Henri Clouzot dans la Revue de l’Art, et encore par Maurice Dumolin en 1931 dans sa monographie du château : il n’y avait pas d’autres clichés disponibles au service des archives photographiques. Ceux de Georges Estève (1890–1975) et d’Emmanuel-Louis Mas (1891-après 1956) sont plus tardifs. C’est dire l’intérêt documentaire exceptionnel de la douzaine de photos de Jeanne Riveron : cheminée de la galerie, plafond de la chambre du roi, mariés dans le vestibule du château, toits du pavillon des Trophées, dont on ne connaît pas d’équivalent (L’Actualité n° 119). Outre deux vues des tombeaux, elle a également fait une photo du crocodile de l’église, visible à l’arrière-plan d’une carte postale Dando-Berry, Loudun, dont l’édition est à peu près contemporaine1.
1. En mémoire de Madeleine Rigaud (1920–2018). Mille mercis et pensées affectueuses pour le partage des photos de sa mère en vue de leur numérisation, amicalement réalisée par Olivier Neuillé et Christian Vignaud, ainsi qu’à Christiane Babin, maire d’Oiron, et à Roseline de Saint-Ours, archiviste, pour la recherche d’éléments biographiques.
Sur le château d’Oiron
« De retour à Oiron », L’Actualité Nouvelle-Aquitaine n° 119, hiver 2018, p. 56–59.
« Le recueil du duc d’Antin », L’Actualité Poitou-Charentes n° 110, automne 2015, p. 26–29.
« Tombeaux de marbre des La Trémoïlle et des Gouffier », L’Actualité Poitou-Charentes n° 107, hiver 2015, p. 46–47.
« Les Métamorphoses au plafond du château d’Oiron », L’Actualité Poitou-Charentes n° 106, automne 2014, p. 39.
« Oiron. La chambre du Roi », L’Actualité Poitou-Charentes n° 102, automne 2013, p. 22–25.
« L’orange cultivée au Grand Siècle », L’Actualité Poitou-Charentes n° 93, juillet-septembre 2011, p. 45.
« Oiron. Un visage retrouvé », L’Actualité Poitou-Charentes n° 87, janvier-mars 2010, p. 46–47.
« Oiron. La galerie restaurée », L’Actualité Poitou-Charentes n° 86, octobre-décembre 2009, p.40–41.
« Madame de Montespan à Oiron », L’Actualité Poitou-Charentes n° 78, octobre-décembre 2007, p. 40–41.
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