Mieux connaître la culture de l’amandier
Par Lison Gevers
Depuis quelques années, un désir de plantation d’amandiers se fait sentir en Nouvelle-Aquitaine. Loin de vouloir concurrencer avec les gros producteurs d’amandes, le but serait de conserver l’aspect patrimonial, gastronomique et scientifique de l’amandier dans la région.
Une diversification arboricole
Nathalie Rivière, technicienne chargée de l’arboriculture fruitière, propose des formations à la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne dans le but de mieux connaître les informations techniques sur l’adaptation de l’amandier dans le Sud-Ouest, et de donner aux producteurs la formation de base pour leur projet de plantation d’amandiers. Elle explique que le but n’est pas de tendre vers une production massive mais de diversifier les productions chez les agriculteurs qui souhaitent implanter des amandiers sur leur domaine. Son rôle est d’informer les producteurs sur les exigences de l’arbre, sa plantation, ses porte-greffes, le marché, afin qu’ils réussissent au mieux leurs plantations. Les connaissances acquises pour le moment se basent essentiellement sur les plantations dans le Sud-Est, berceau français de l’amandier.
Cultiver la diversité
Le conservatoire régional d’Aquitaine s’est intéressé à la culture de l’amande dans la région. Dans chaque département d’Aquitaine, divers vergers assurent la conservation des ressources génétiques fruitières régionales depuis plus de 35 ans. Il possède 16 espèces fruitières différentes telles que des pêches, des brugnons, des figues, des prunes, des cerises, des amandes. Sur un domaine de 19 hectares, le verger occupe 12 hectares. La question qui se pose quant à l’amandier est la suivante : Quel est le niveau d’adaptation de l’amandier dans nos conditions climatiques ? En effet, «l’amandier est un arbre de lumière et de vent, nos influences océaniques peuvent être problématiques (pluie, brouillard, froid). L’arbre est aussi plus sensible aux maladies fongiques dans le Sud-Ouest, développe Nathalie Rivière. L’Espagne est un producteur important, nous pouvons en tirer des enseignements mais à nuancer car leurs conditions climatiques sont différentes des nôtres.»
Le but est donc de sélectionner les espèces les mieux adaptées aux conditions de la région. Par exemple, les espèces avec les floraisons les plus tardives (autour du 10–15 mars) sont privilégiées pour éviter le gel.
Une production française possible
Aujourd’hui, la production d’amandes appartient essentiellement aux États-Unis qui occupent 80 % du marché mondial. Il est impossible de rivaliser mais l’amande peut répondre au marché français et à sa gastronomie. Cependant, «nous restons prudents sur la production d’amandes dans la région car nous n’avons pas beaucoup d’expérience», nuance t‑elle.
Un projet de production plus intensive voit pourtant le jour, en divergence avec cette culture de la diversification. Il existe un plan de relance de l’amande en région PACA via un projet d’alliance investisseur-agriculteur. L’objectif de la Compagnie française de l’amande méditerranéenne est de planter 2000 hectares d’amandiers en trois ans…
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