Entretien avec Jean-Noël Missa
Jean-Noël Missa est médecin et philosophe, directeur de recherches au FNRS, professeur à l’Université libre de Bruxelles. Il nous parle des dessous de la lutte anti-dopage, sous-tendue par deux philosophies : la philosophie naturaliste ou bioconservatrice qui défend la victoire sportive en ne se basant que sur le talent naturel et la philosophie transhumaniste qui prône l’amélioration de l’être humain, notamment grâce aux technologies.
Il raconte l’histoire du dopage à l’EPO (l’érythropoïétine) que beaucoup d’athlètes utilisaient avant qu’il ne devienne détectable dans les années 2000. Il cite notamment Lance Armstrong : « Je n’avais pas l’impression de tricher puisque tout le monde le faisait, c’était comme gonfler mes pneus. »
Le dopage est-il dangereux pour la santé ? Jean-Noël Missa ne se satisfait pas des idées reçues. Le sport de compétition est souvent par lui-même dangereux, comme le football américain et la boxe. Il note qu’il y a bien plus de morts liés à la pratique du cyclisme qu’au dopage. D’autre part, à l’échec de la lutte antidopage il souligne les effets pervers : les athlètes doivent par exemple être localisables 24/24h et 365 jours par an. Quelles solutions ? Remettre en question la politique actuelle.
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