Des lettres et des mathématiques
Inspirée par sa mère qui a obtenu un baccalauréat de mathématiques dans les années 1950, événement très rare pour une femme à l’époque, et par son père professeur de lettres, Sylvie Alayrangues s’est très vite intéressée à ces deux domaines.
« On a dit à ma mère de faire des lettres car elle était une femme, elle a donc décidé de faire des mathématiques. »
Elle a complété sa formation scolaire par une pratique régulière du violon, obtenant son diplôme de formation musicale de l’École nationale de musique et de danse classique. Suivant les traces de sa mère, elle s’est tournée vers un parcours scientifique, où elle obtient en 1994 son baccalauréat C avec mention bien. Forte de ces résultats, elle intègre une classe préparatoire scientifique, s’intéressant toujours aux lettres lors de son temps libre. Les concours l’ont ensuite menée vers l’École nationale supérieure d’électronique, informatique, télécommunications, mathématiques et mécanique (Enseirb-Matmeca) à Bordeaux.
« J’ai ensuite fait mon stage de fin d’étude dans la recherche, chez Motorola. Cette expérience a été le déclic. J’ai décidé de réaliser un master de recherche en parallèle de mon diplôme d’ingénieur et je n’ai pas arrêté depuis. »
Après l’obtention d’une bourse du CNRS, elle débute une thèse, en informatique, sur le sujet « Modèles et invariant topologiques et imagerie numérique ». Elle a ensuite obtenu un poste d’enseignante-chercheuse sur le campus universitaire de Poitiers où elle partage son temps entre ses activités de recherches et sa charge d’enseignement. Depuis 2006, elle fait partie de l’axe Analyse et synthèse d’image (Asali) et plus particulièrement de l’équipe Informatique graphique (IG) qui s’intéresse à la modélisation géométrique à base topologique. Aimant transmettre ses connaissances, elle assure de nombreuses formations allant de la faculté jusqu’à l’encadrement de doctorants.
« Pour moi la science et la recherche doivent être diffusées et partagées. »
Dans cette lignée, elle est très attachée à la médiation scientifique, d’où son implication dans la Société informatique de France et dans la fondation Blaise Pascal où elle préside le conseil scientifique. Le point commun de ces deux institutions est des rassembler celles et ceux pour qui l’informatique est non seulement une technique mais aussi une science et souvent une passion. La SIF, société savante française d’informatique, a pour ambition d’animer la communauté informatique, elle s’intéresse aux aspects enseignement, recherche, médiation scientifique, monde socio-économique, liens avec l’international et avec les autres sociétés savantes. La fondation Blaise Pascal a pour vocation d’accompagner l’émergence et la pérennisation d’actions de médiation scientifique en informatique et mathématiques notamment à destination des femmes et des jeunes socialement ou géographiquement éloignés des centres scientifiques.
Même si toutes ces activités peuvent être chronophages, elle arrive tout de même à gérer sa vie de famille :
« Nous avons réussi à trouver un équilibre avec mon mari. Il s’occupe des activités de l’après-midi alors que je suis encore au travail et je m’occupe des activités le week-end lorsqu’il n’est pas toujours présent. »
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